LES RACINES DU KARATE
Toutes les créatures possèdent l’instinct de survie, lié aux fonctions vitales naturelles : se nourrir, se défendre et se reproduire. Au cours des temps, l’intelligence de l’homme lui à fait développer des techniques de combat adaptées aux circonstances avec des applications différentes : la survie, la guerre, le combat rituel, le jeu, le duel, le sport…. Le Karaté est une discipline datant du 19ème siècle. Elle a recueilli au fur et à mesure des siècles l’héritage des techniques d’autres peuplades, qui, elle-même, l’avaient recueilli d’autres, etc. Nous découvrons le mot KARATE en 1930.
Les premières traces du Karaté remonteraient à l’Asie centrale, en Egypte et en Irak. Par exemple, on peut voir sur les tombeaux de Beni Hassan des fresques rappelant les techniques du karaté et sur les murs des tombeaux d’Amenemhat, de Koumothep III, de Bait III et de Khiti de la 12ème dynastie, un véritable abécédaire en couleurs des techniques de combat à mains nues.
De même en Inde, la caste des Ksatriyas forme alors une armée de professionnels dont la fonction unique est de faire la guerre et celle-ci n’étant pas permanente, ces guerriers prennent le temps de s’exercer au combat individuel. Après avoir été décimés par Parasurama, celui-ci enseigna à 21 disciples sa science du combat le Kalaripayat. Elle comprend des techniques de combat à mains nues et avec des armes. Des moines bouddhistes auraient été initiés et l’auraient introduit en Chine vers le 6ème siècle.
Une autre théorie suppose que le Kalaripayat aurait été introduit à Okinawa par des marins. Le développement du karaté dans l’île d’Okinawa dure jusqu’au début du 20ème siècle avant de s’installer au Japon. Okinawa est une île proche du sud de la Chine, de Taiwan et du sud du Japon. Les relations avec ses voisins influèrent beaucoup son histoire. L’influence chinoise s’est concrétisée jusqu’en 1879, date à laquelle Okinawa devient une préfecture japonaise.
On explique le développement de l’art du combat à mains nues, ainsi que celui du Kobudo, par l’interdiction de détenir des armes afin d’éviter toute révolte. Les lieux d’entraînements étaient tenus secrets parmi les okinawaiens. Les techniques de combat sont de deux natures : combat à mains nues ou utilisation d’outils domestiques, agricoles ou marins, comme armes. Les techniques de combats à mains nues sont originaires du sud de la chine et se référent à l’art de Shaolin. Techniquement on sait peu de chose sur cette période, sinon que les pieds et les mains deviennent, sans artifices, des armes redoutables, capables des remplacer les armes blanches prohibées : la pointe des doigts devient aussi dangereuse que celle d’un poignard, coudes et genoux acquirent la puissance du marteau et les avant bras nus eurent la solidité du sabre » nous raconte Habersetzer dans son livre combat à main nues, histoires et traditions de l’Extrême-Orient ». Seule l’efficacité compte.
Deux hommes, Tode Sokugawa et Sokon Matsumara sortent du lot en ce sens qu’ils laissent derrière eux une lignée de disciples et sont reconnus comme les pères du KARATE. Sokon Matsumara est le premier à créer une école de karaté okinawaien. Dès le début du 19ème siècle trois grand styles se dégagent, chacun reprenant le nom d’un village :
- Le Naha-te, dont les techniques s’apparentent au sud de la chine et dont l’accent est mis sur l’utilisation des membres supérieurs (techniques de poings courtes et rondes, recherche du corps à corps, puissances des positions statiques, coups de pieds bas, recherche respiratoire pour mobiliser l’énergie vitale). Les katas sont Seizan, Seienchin, Saïfa, Shisochin, Naïfanchi, Sanseru, Suparimpaï, etc.
- Le Shuri-te, est issu plus aux techniques du nord de la Chine où l’on travaille plus les membres inférieurs (déplacements rapides, esquives, coups de pieds hauts, sauts). La recherche est plus sur la vitesse. Les katas sont Kosokun, Wanshu, Bassaï, Chinto, etc.
- Le Tomari-te, proche du Shuri-te. Les katas sont Sochin, Niseishi, et Unsu.
En 1868, début de l’air japonaise, Okinawa devient une préfecture du japon, ce qui change complètement la donne pour les habitants d’Okinawa : pourquoi apprendre à combattre ? Les maîtres Okinawaiens voient leurs élèves disparaître ce qui les oblige à modifier leur enseignement pour survivre. Les techniques guerrières (Jutsu) deviennent éducatives (Do). L’enseignement diffusé confidentiellement s’ouvre au grand nombre au détriment du contenu. Itosu réussi à introduire le Karaté comme discipline d’éducation physique à l’école en 1901 et 1905. Pareillement, des démonstrations de Karaté sont organisées à Okinawa puis au Japon.
Certains maîtres partent au Japon : Funakoshi, Myagi et Mabuni. Arrivés au Japon, ils durent affronter plusieurs réalités :
- Donner ces lettres de noblesse à un art qui serait comparé à ceux du Budo, véritable héritage de l’histoire mouvementée du Japon (révolte des paysans, luttes des classes…).
- Intégrer l’occidentalisation du Japon en faisant une discipline sportive.
- Faire rupture avec la source chinoise, ennemi héréditaire en lui donnant un vernis bien japonais.
Le premier à s’adapter fut Funakoshi, remarqué en 1922 lors d’une démonstration à la grande fête des sports de Tokyo, il subjugua les japonais présents. Quelques années après il ouvrit des dojos dans les universités japonaises. L’enseignement est fondé sur l’étude des katas avec pour principe, un kata en 3 ans. Sa popularité est telle et la demande en instructeurs si forte que de nombreux maîtres d’Okinawa affluent et avec eux différents styles. En 1949 Funakoshi crée la JKA (Japan karaté Association). La JKA introduit le Ju-kumité en 1951 dans l’entraînement, dérogeant ainsi à la tradition.
POSITIONS : DACHI
HEISOKU DACHI Debout, les pieds l’un contre l’autre.
MUSUBI DACHI Debout, talons joints, pointes des pieds écartées.
HEIKO DACHI Debout, pieds écartés et parallèles.
HACHIJI DACHI Debout, pieds pointés vers l’extérieur.
ZENKUTSU DACHI Fente avant, jambe avant fléchie, jambe arrière tendue.
MOTO DACHI Petit ZENKUTSU.
KOKUTSU DACHI Fente arrière, 70% du poids sur la jambe arrière.
SHIKO DACHI Position du Sumotori.
NEKO ASHI DACHI Position du chat.
KOSA DACHI Position pieds croisés.
SANSHIN DACHI Position dite du sablier.
SAGI ASHI DACHI Position debout sur une jambe.
DEPLACEMENTS : UNSOKU
AYUMI ASHI Avancer d’un pas.
HIKI ASHI Reculer d’un pas.
YORI ASHI Pas glissé.
TSUGI ASHI Pas chassé.
TECHNIQUES DE PERCUSSION : UCHI WAZA
URAKEN UCHI Attaque circulaire avec le dos du poing.
SHUTO UCHI Attaque circulaire avec le tranchant de la main.
TETSUI UCHI Attaque circulaire avec la main en marteau.
EMPI UCHI Attaque avec le coude.
HAÏTO UCHI Attaque avec le tranchant interne de la main.
ATTAQUES DIRECTES DE POINGS : TSUKI WAZA
GYAKU ZUKI Coup de poing avec le poing contraire à la jambe avant.
OÏZUKI Coup de poing en poursuite avec un pas.
MAETE ZUKI Coup de poing avec le point avant.
URA ZUKI Coup de poing paume tournée vers le haut.
MOROTE ZUKI Coup de poing double au même niveau.
YAMA ZUKI Coup de poing double jodan et chudan.
NUKITE Attaque directe en pique de la main.
AGE ZUKI Coup de poing en remontant.
TECHNIQUES DE DEFENSE : UKE WAZA
GEDAN BARAÏ Défense basse par un mouvement de balayage du bras.
JODAN AGE UKE Défense haute par un mouvement remontant avec le bras.
SOTO UDE UKE Défense avec le bras de l’extérieur vers l’intérieur.
UCHI UDE UKE Défense avec le bras de l’intérieur vers l’extérieur.
SHUTO UKE Défense avec le tranchant de la main.
OSAE UKE Défense par pression ou immobilisation avec la main.
HAISHU UKE Défense avec le dos de la main.
TEISHO UKE Défense avec la paume.
KOSA UKE Défense double avec les bras croisés.
MOROTE UKE Défense double avec le bras arrière en protection.
SUKUI UKE Défense en puisant.
NAGASHI UKE Défense brossée.
KOKEN UKE Défense avec le poignet.
ATTAQUES DIRECTES DE PIEDS : KERI WAZA
MAE GERI | Coup de pied de face |
MAWASHI GERI | Coup de pied circulaire |
YOKO GERI | Coup de pied latéral |
USHIRO GERI | Coup de pied vers l’arrière |
FUMIKOMI | Coup de pied bas en écrasant |
TOBI GERI | Coup de pied sauté |
ASHI BARAÏ | Balayage |
URA MAWASHI GERI | Coup de pied en revers tournant |
HIZA GERI | Coup de genou |
KAKATO GERI | Coup de talon de haut en bas |
KIHON : La technique de base Le KIHON est composé de coups de poing, de coups de pied, de blocages, de différents déplacements le tout enchaîné avec détermination. Cet exercice permet d’acquérir la vitesse, la puissance, l’équilibre et la stabilité du Karatéka.
KUMITE : Les assauts conventionnels Ces assauts conventionnels présentent un intérêt pédagogique particulier. La forme d’assaut la plus ancienne est IPPON KUMITE : Mise hors de combat avec une seule technique. Lors de KUMITE où l’attaquant et le défenseur sont désignés il est convenu que : TORI soit l’attaquant et que UKE soit le défenseur.
KIHON IPPON KUMITE: Assaut fondamental réalisé avec une attaque contrée par une seule défense (ou contre attaque). Cet assaut est demandé au passage 1er DAN. TORI annonce son attaque à UKE, puis après un moment de concentration, exécute son assaut avec vitesse et détermination. UKE doit alors contrer cette attaque librement. UKE doit rester un instant sur sa technique de contre attaque afin de bien la définir.
IPPON KUMITE: Assaut identique au KIHON IPPON KUMITE mais les deux adversaires sont en garde MOTO DACHI alors que pour le KIHON IPPON KUMITE ils sont en HACHIJI DACHI. UKE doit reprendre son MAAÏ (distance de sécurité) après avoir bien marqué sa technique. Cet assaut est demandé au passage 2er DAN. JIYU IPPON KUMITE TORI et UKE sont désignés. Ils sont à 3 mètres l’un de l’autre en position YOÏ. Après s’être salués, ils se mettent en garde et commence le KUMITE. TORI doit alors chercher la meilleure opportunité pour attaquer et UKE, qui lui doit adapter la meilleure défense et contre attaque. 1er Dan TORI effectue 3 attaques annoncées. 2ème Dan TORI effectue 5 attaques en annonçant juste le niveau (Chudan, Jodan). 3ème Dan TORI effectue 5 attaques libres.
JIYU KUMITE: C’est un assaut libre et souple qui permet de juger de la capacité et de la maîtrise des combattants. Test effectué au 1er et 2ème dan.
BUNKAÏ KUMITE: C’est la démonstration avec un partenaire de techniques ou séquences d’un KATA. Cette exercice permet une meilleure compréhension du KATA.
KATA : La forme fondamentale Le KATA représente un combat dans ce qu’il y a de plus pur et de plus extrême. Ce travail s’effectue seul, l’objectif réside dans la maîtrise de la compréhension des enchaînements, la puissance, le rythme, la stabilité, le regard, la détermination, le tempo et enfin l’étiquette (cérémonial). Cet exercice est présenté à chaque passage de ceinture (KYU). Le KATA est la base constante du travail du Karatéka.